Logout

Nous sommes plus forts lorsque nous marchons ensemble : mon récit personnel à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones

June 21, 2021

4 Min. de lecture

Je me nomme Michelle Sam et je suis cogérante de la succursale Walmart à Duncan, en Colombie‑Britannique. Je me présente à vous en tant que mère, épouse, fille, sœur, femme de couleur et fière membre de la communauté autochtone.

Lorsque la pandémie a débuté, j’ai accepté un poste au sein de l’équipe de direction de la succursale afin de m’assurer que les clients et les associés puissent se sentir en sécurité. Nous avons éprouvé de nombreuses difficultés, mais nous les avons surmontées en tant qu’équipe.

Mes valeurs fondamentales m’ont guidée tout au long de ma carrière : Ya?akstalth (se soucier des autres) et Huupiitstalth (aider les autres).

Ces valeurs m’ont inspiré jusqu’au jour du mois dernier où a eu lieu la découverte d’une fosse commune dans laquelle étaient enterrés les restes de 215 enfants d’un ancien pensionnat à proximité de Kamloops, en Colombie‑Britannique.

J’ai reçu de nombreuses questions de la part de mes associés au sujet de cette découverte. Ils étaient affectés et certains ne voulaient pas en parler. Ceux qui se sont exprimés ont été nombreux à poser la même question : « Pourquoi cette situation ne représente-t-elle pas un problème plus important? »

Quelques jours après cette découverte, les associés de notre succursale ont porté des articles orange afin de rendre mémoire aux vies perdues. Certains portaient des t-shirts présentant le message « Every child matters » (chaque enfant compte). D’autres portaient des chapeaux orange que j’avais distribués. Même s’il s’agissait de petits gestes, ces derniers visaient à sensibiliser la population et à démontrer de la solidarité envers ma communauté autochtone.

Cette initiative a signifié beaucoup pour moi, et je sais qu’elle a touché bon nombre de nos associés autochtones.

J’étais triste, émotive et bouleversée à certains moments. Cette découverte m’a émue profondément.

Photo ci-dessus : Une plage de la Première Nation Ahousaht, une petite communauté située sur l’île Flores en Colombie‑Britannique.

Je ne pouvais cesser de penser à ma communauté, en particulier à mes grands-parents, et à tout ce qu’ils avaient pu vivre dans des pensionnats.

Les récits qu’ils ont partagés étaient déchirants. Il faudra de nombreuses, nombreuses années pour panser ces blessures.

Ma mère fait partie de la Première Nation Ahousaht, elle est la personne que je connais qui représente le plus la communauté autochtone – et c’est une femme magnifique tant intérieurement qu’extérieurement. J’ai grandi à l’extérieur de la réserve. Cependant, j’ai maintenu un grand contact avec ma communauté. Je communique oralement et par écrit dans ma langue maternelle. J’ai participé à l’excursion en canot, j’ai été présente dans la Big House (grande maison) (où la gouvernance et les pratiques traditionnelles ont lieu) et j’ai assisté aux pow‑wow. J’ai mis mon cœur et mon âme à établir mon identité autochtone.

Je suis entrée au service de Walmart Canada depuis près de 15 ans, tout d’abord à titre d’associée pour ensuite monter les échelons. Je me suis perfectionnée avec l’aide et le soutien de Julie Chahal, ma leader de marché, ainsi que des associés m’ayant pris sous leurs ailes.

À mes débuts, j’avais du mal à avoir confiance en moi, mais Walmart Canada m’a aidée à sortir de ma coquille.

Un gérant de succursale m’a dit, au début de ma carrière, qu’il voyait mon potentiel. Il m’a encouragée à postuler pour des postes de niveau supérieur et il m’a aidée à perfectionner mes aptitudes. Le processus était difficile, mais il a favorisé mon cheminement.

Depuis, j’ai occupé six différents postes, j’ai contribué aux rénovations de deux succursales et j’ai eu à surmonter les difficultés relatives à la pandémie. À un moment donné, j’avais 220 associés sous ma supervision et je veillais à l’exploitation de la plus grande aire des caisses au Canada.

Photo ci-dessus : Michelle et sa mère, Iona. Michelle décrit sa mère comme la personne qu’elle connaît qui représente le plus la communauté autochtone.

J’ai le sentiment d’être habilitée dans mes fonctions de membre de l’équipe de direction de la succursale, en particulier du fait que je suis une femme de couleur. Les jeunes femmes et les associés autochtones se tournent vers moi, et je ressens le besoin de leur apporter mon aide, tout comme d’autres l’ont fait pour moi.

À l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones, nous honorons et célébrons la culture et l’héritage autochtones. Cette journée revêt une grande importance pour moi, en tant qu’autochtone. C’est l’occasion de nous souvenir de qui nous sommes, de tout le chemin que nous avons parcouru et de tous les efforts qu’il nous reste à faire.

Comme le dit mon peuple : « Ya?akstalth, Huupiitstalth. »

Nous avons tous un rôle à jouer et nous devons déployer des efforts pour renforcer l’équité au sein de la société pour nos associés actuels et à venir. Nous devons prôner l’équité, la diversité et l’inclusion d’un bout à l’autre du pays.

La marche vers la réconciliation requiert la participation de tous. Nous sommes plus forts lorsque nous marchons ensemble.

Marcherez-vous en ma compagnie?

Klecko, Klecko (merci).

Michelle Sam est cogérante de la succursale Walmart à Duncan, en Colombie‑Britannique.

#f2f2f2